Le Parquet national antiterroriste (PNAT) a annoncé début octobre avoir démantelé un vaste réseau de financement du terrorisme via l’utilisation de coupons de cryptomonnaies, mis en vente dans des bureaux de tabac pour un montant maximum de 250 euros.
Le rôle des cryptomonnaies dans le financement du terrorisme est un débat récurrent, bien que peu de faits viennent finalement étayer la théorie selon laquelle les cryptomonnaies seraient un vecteur d’anonymat si puissant qu’elles seraient privilégiées par les réseaux terroristes. Dans cette affaire, l’utilisation des coupons de cryptomonnaies ne s’est pas révélée payante pour les membres du réseau djihadiste démantelé, puisqu’une authentification en ligne avec fourniture d’un document d’identité était nécessaire avant toute réception de cryptomonnaie.
Si ce cas rappelle qu’il y a toujours des failles dans l’encadrement des cryptomonnaies en matière de lutte contre le blanchiment et financement du terrorisme, rappelons qu’aucun lien de causalité n’a formellement été établi entre la démocratisation de l’usage des cryptomonnaies et l’augmentation du financement du terrorisme, comme l’ont déjà souligné différents rapports officiels (Europol 2016, TracFin 2017).
Il est évident que les dispositifs de LCB-FT ne sauraient être efficaces dans 100% des cas, ni pour les banques traditionnelles, ni pour les distributeurs de cryptomonnaies, mais que ces procédures doivent particulièrement être prises au sérieux par les acteurs du secteur des cryptos. Le risque pour ces derniers va d’ailleurs encore se réduire avec les nouvelles obligations LCB-FT imposées par l’agrément de Prestataire de Service sur Actifs Numériques (PSAN), qui devient obligatoire pour la fin de l’année pour la majorité des distributeurs/revendeurs de crypto-actifs français.
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